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L’énergie est le nerf de la guerre, en permaculture… comme ailleurs. La produire, la capter, la stocker, la conserver, la transférer… tout est bon pour obtenir ces précieuses calories supplémentaires ou ce travail gratuit (car le travail n’est jamais qu’un transfert d’énergie en termes de physique…). Et on ne parle pas bien sûr ici des énergies fossiles nucléaires ou électriques. Mais bien de celles qui sont non polluantes et facilement récupérables : l’énergie rayonnante ou même l’énergie « chimique » provenant des phases initiales du compostage. Sans oublier bien sûr l’une des plus importantes : l’énergie que l’on ne gaspille pas.
La couche chaude est une technique très ancienne, supplantée au XXe siècle quand les horticulteurs ont eu des châssis chauffés électriquement. Mais pourquoi payer pour ce que l’on pourrait avoir gratuitement, moyennant un peu d’huile de coude ?
Les maraîchers de Paris, au XIXe siècle, faisaient de couches d’hiver et des couches de printemps (ils disaient qu’ils « montaient » une couche). La différence entre les deux tenait à l’épaisseur du fumier déposé : 60cm pour les premières, 40 à 50cm pour les secondes. Et les couches étaient « montées » de manière presque industrielle : les maraîchers accumulaient le fumier en « meules », depuis le mois de Juin, pour faire les couches en Décembre. En effet, les semis, les boutures, les greffes… démarrent beaucoup plus précocement et poussent mieux quand on leur donne de la chaleur avant le printemps : la culture sur couche chaude peut se faire électriquement ou bien en prenant une source d’énergie gratuite… la fermentation naturelle. En effet, la culture sur couche chaude utilise la chaleur produite par la décomposition de la matière organique fraîche, du fumier en l’occurrence. Cette chaleur dégagée est conservée par tous les moyens possibles : bottes de paille, châssis, paillassons. Les anciens jardiniers creusaient même une fosse pour mieux conserver la chaleur.
On peut soit creuser une fosse, remplie complètement ou à moitié le fumier, soit fabriquer un coffrage pour contenir le fumier. Avec cette deuxième option, les pertes de chaleur sur les côtés sont évidemment plus importantes : il faut donc isoler les côtés par des bottes de paille. Mais avantage : on a moins à se baisser pour s’occuper des semis et des plants ! Bien entendu, il est préférable d’orienter la couche au sud, afin de bénéficier d’autant que possible du rare soleil hivernal.
Si vous décidez de fabriquer un coffrage, procurez-vous en premier une ou deux vieilles fenêtres à la déchetterie par exemple. Ce sont leurs dimensions qui vont déterminer ensuite la dimension du coffrage en planches. C’est beaucoup plus facile dans ce sens. Quelle que soit la méthode que vous choisirez, fosse ou coffrage, veillez à ce que le fond soit bien perméable, pour que l’eau ne stagne pas au fond. Au besoin, creusez un peu plus pour déposer une couche de gravillons de 20cm d’épaisseur.
Remplissez ensuite la fosse ou le coffrage de fumier, de préférence de cheval, c’est celui traditionnellement utilisé. Il est facile de s’en procurer dans les centres équestres. Attention, ne confondez pas crottin et fumier. Le second est du crottin mélangé à de la litière (paille le plus souvent). Tassez bien et arrosez (sans détrempez).
Par-dessus cette couche de 30 à 60cm d’épaisseur, épandez une couche de terreau de 20cm d’épaisseur. Par-dessus, posez la ou les vitre(s). Le coffrage sera ensuite entouré sur les 4 côtés de bottes de paille. La nuit, prévoyez des paillassons pour couvrir les vitres et conserver la chaleur. Pensez à les enlever au matin.
Achetez un thermomètre à compost (une dizaine d’euros), cela vous sera bien utile. La montée en température se produit dans les 7 à 15 jours qui suivent. Les maraîchers l’appellent le « coup de feu ». Si le fumier fermente bien, il peut monter jusqu’à 70°C. Puis la température baisse progressivement pour se stabiliser autour de 20 à 25°C pendant un mois environ. Il est alors temps de semer, directement dans le terreau, ou bien dans des plaques de semis, des godets, des terrines. Ensuite, la température va continuer à baisser vers 15°C, mais les jours vont commencer à se réchauffer et les plants vont s’endurcir. Vous pourrez bénéficier d’une petite rallonge en faisant un trou avec une pique de 60 à 90cm de long. Cet apport d’air permettra de relancer la vie bactérienne et de faire remonter un peu la température. Le contrôle régulier de la température, vous évitera bien de déconvenues. De plus, l’aération régulière du châssis évitera l’apparition de maladies cryptogamiques.
Le châssis de culture est un coffre en bois recouvert d’un toit incliné transparent qui se soulève facilement. C’est une manière de piéger facilement des calories venant des rayonnements lumineux.
Le châssis est indispensable pour démarrer et abriter les semis de légumes et de fleurs plus tôt en saison (avec 3 ou 4 semaines d’avance) quand il fait trop froid pour semer en place. On y abrite aussi les jeunes plants, on hiverne les plantes fragiles. On prolonge les cultures à l’automne quand arrivent les premiers froids (salades, aromatiques par exemple). Bénéfice collatéral, le châssis (fermé) protège les jeunes plants tendres des prédateurs.
Commencez par récupérer une vieille fenêtre, comme pour le châssis de la couche chaude. Il vous sera plus facile ensuite de construire un coffrage avec des planches et des équerres, à la taille de la fenêtre. Prévoyez deux solides charnières et une poignée pour lever et abaisser facilement la vitre. Prévoyez aussi une béquille pour maintenir le châssis ouvert durant la journée. Une fois le coffrage assuré, épandez des cailloux (pas trop) sur 10cm, puis de la bonne terre de jardin sur environ 20cm, et enfin du bon terreau de semis. Vous sèmerez directement dedans. Vous pouvez aussi choisir de laisser le coffrage vide et de poser à l’intérieur, sur des planches pour les isoler du sol, vos pots et terrines.
Posez le châssis directement au sol, tourné vers le sud (avec le dos rehaussé orienté au nord). Vous pouvez aussi l’adossez à un mur, qui fournira un surplus de chaleur en restituant la nuit les calories accumulées le jour. Un bon châssis est doté d’un toit en pente légère qui permet l’écoulement de l’eau de pluie. Le sol est couvert d’une couche de terre et de bon terreau de 15/20cm dans lequel on fait les semis. Cette terre doit être exempte de maladies et parasites.
Attention, le châssis n’a quasiment pas d’inertie thermique : la température y monte très vite si la vitre est baissée et que le soleil tape. Elle descend aussi vite s’il se met à geler la nuit. Et une gelée tardive est aussi désastreuse qu’un coup de chaud ! Protégez le châssis la nuit en le recouvrant entièrement d’un paillasson, de canisses ou de plaques de polystyrène récupérées. N’oubliez pas le matin, de venir le découvrir.
Aérez le châssis aux heures les plus chaudes de la journée. Deux raisons à cela : éviter la surchauffe et évacuer le trop-plein d’humidité. Pour gagner du temps et semer encore plus tôt en saison, préparez une couche chaude dans ou sous votre châssis. Vous pourrez faire vos semis de radis et salades de printemps fin Janvier.
Le châssis ne s’arrose pas comme le jardin. Il faut de l’eau, mais pas trop. Arrosez plus souvent (mais seulement si le terreau commence à sécher) mais en petites quantités pour éviter les maladies fongiques.
Janvier
Brocolis, carottes, laitues, navets, petits pois primeurs, radis.
Février
Brocolis, carottes, choux-fleurs, laitues, radis.
Mars
Brocolis, carottes, céleris branches et raves, choux (de Bruxelles, choux-fleurs, brocolis), concombres, cornichons, cucurbitacées (courgettes, potirons), laitues, navets, poireaux, radis, tomates, œillets d’Inde.
Avril
Aubergines, cucurbitacées, tomates, poivrons et piments, céleris branches et raves, choux (de Bruxelles, choux-fleurs), concombres et cornichons, melons, radis.
Mai
Pas d’utilisation
Juin
Pas d’utilisation
Juillet
Pas d’utilisation
Aout
Pas d’utilisation
Septembre
Pas d’utilisation
Octobre
Carottes, choux-fleurs, laitues, radis.
Novembre
Carottes, choux (cabus, choux-fleurs), laitues, oignons, radis.
Décembre
Brocolis, carottes, choux (cabus, choux-fleurs), laitues, poireaux, radis.
La serre permet, en captant l’énergie lumineuse, d’allonger la saison de production : on sème plus tôt, on récolte des légumes primeurs, on sème aussi plus tard et on récolte plus longtemps.
La serre permet de jardiner en toute saison, quel que soit le temps. Vous pouvez y semer des fleurs et des légumes, faire de repiquages, des boutures, abriter des plantes peu rustiques en hiver, prolonger la récolte de quelques fruits et légumes en Automne (au contraire du châssis qui permet essentiellement de démarrer ses semis plus tôt).
Dans une serre, vous pourrez cultiver en pleine terre tous les légumes qui aiment la chaleur et qui se passent d’un séjour à l’extérieur : melons piments, chayotte. Vos semis seront enfin à l’abri des limaces et des merles voraces et vos fragiles plantules protégées des gelées et des intempéries.
Vous aurez aussi un endroit pour rentrer vos plantes frileuses (géraniums, jasmin, oliviers en pots, plantes grasses, agrumes) et vous pourrez les conserver d’une année sur l’autre. La serre peut même devenir une sorte d’annexe de la maison, une pièce supplémentaire un peu spéciale.
Une serre de grande taille est plus facile à gérer qu’une petite. En effet, un grand volume d’air a plus d’inertie thermique : la température y est plus stable. Et l’expérience montre que l’on regrette fréquemment d’avoir vu trop petit au départ. Choisissez un modèle de 6m² au minimum. Vous serez plus à l’aise pour travailler et entreposer vos plantes.
Essayez d’y consacrer un budget correct. Voyez la serre comme un investissement à long terme. Pensez également à l’aménagement, aussi important que la serre elle-même, si vous voulez pouvoir y travailler confortablement : tablettes, éclairage, dalles de sol (posées sur du sable), des ombrières en été ou du badigeon blanc pour éviter la surchauffe, éventuellement un point d’eau et du chauffage.
La serre doit être dotée de plusieurs ouvertures (au moins une lucarne et des aérations) afin d’assurer une bonne ventilation. L’idéal est d’avoir deux portes, pour pouvoir bien ventiler en été.
La serre en verre et armature alu
Elle est lumineuse. Le verre, horticole ou trempé (ce dernier, plus résistant, se fragmente, en petits morceaux peu coupants en cas de casse), est en effet le matériau qui laisse passer le plus de lumière. Facile d’entretien, il ne se décolore pas, résiste aux chocs thermiques et aux rayures. Le verre est inaltérable et ne bouge pas dans le temps. Il est plus esthétique mais plus fragile que le polycarbonate. Le verre est plus cher que le polycarbonate.
La serre en polycarbonate et armature alu
Solide et pratique. Le polycarbonate est plus léger que le verre et « presque » incassable (haute résistance aux chocs et à la grêle). Il supporte très bien des températures négatives et une couche de neige jusqu’à 30cm. Selon son épaisseur (de 4 ou 5mm jusqu’à 16mm), il constitue un bon isolant. Mais il est translucide et non transparent et laisse donc passer moins de lumière. Mais il jaunit au fil du temps. On le trouve aussi sous forme de plaques ondulées… A chacun de décider quelle esthétique lui convient le mieux.
Toute la matière organique produite au jardin et non consommée doit être recyclée sur place. Feuilles mortes, tontes, bois, herbes indésirables, déchets de cuisine végétaux… tout cela doit être désormais une ressource et non plus des déchets. En permaculture, on va même plus loin en récupérant la matière organique du voisinage…
Il a de nombreuses utilisations. Broyé, il devient paillage ou matériau à composter. Les plus grandes branches peuvent servir de piquets, les moins grandes de tuteurs. Les rameaux, une fois séchés et liés en petites bottes, font d’excellents allume-feu. Les branches souples du saule ou du noisetier peuvent être tressées sur des piquets écartés de 50cm, pour faire de petites bordures basses naturelles. Les bûches font des bordures, ou deviennent le support de culture de champignons. Si elles passent au feu, leur cendre, riche en potasse, va aller enrichir le jardin.
Il est naturel de penser que la cendre doit être recyclée au jardin. Elle est en effet composée de 20 à 50% de calcium, de 14% de silice, de potassium (entre 3 et 9%), de magnésium (1 à 4%), de phosphore (0,5 à 2%) et d’autres oligoéléments. La potasse stimule le développement des racines, la floraison et donc la fructification. La cendre est aussi un bon amendement car le calcium est important pour le complexe argilo-humique et donc la fertilité du sol. Mais attention, ce n’est pas un engrais comme les autres !
Les avantages de la cendre
Les inconvénients de la cendre
Sans qu’on y ait pris garde, le plastique s’est imposé au jardin. Là comme ailleurs, ce n’est pas le matériau le plus souhaitable. Il est difficile de s’en passer complètement, mais on peut y tendre. Les petites structures du jardin, comme les châssis, les mini-tunnels, les jeux pour enfants, les petits composteurs, les salons de jardin sont souvent en plastique, car peu coûteux. Si le coût de leurs homologues en bois ou verre est supérieur, bricolez vous-même avec des matériaux récupérés, palettes, planches de coffrage…
Achetez de préférence vos plantes à racines nues. Semez dans des godets faits en rouleaux de carton, en papier journal, dans des terrines faites en boîtes d’oeufs. Eventuellement, demandez au pépiniériste s’il reprend les pots et godets en plastique. Si vous faites votre propre terreau de feuilles, votre compost, si votre terre, régulièrement nourrie par un abondant paillage est bonne, pourquoi acheter du terreau. Vous ferez alors l’impasse sur les emballages en plastique.
Abandonnez aussi les bâches en plastique. Leur effet « désherbage » est réel, mais on peut obtenir le même résultat avec des cartons et un épais paillage. Pour le petit matériel, il est facile de recycler : les étiquettes par exemple peuvent être faites en bois (bâtonnets de glace par exemple).
Les feuilles de phormium, découpées en lanières et assouplies sur la lame du couteau font d’excellents liens pour tuteurer. Les feuilles sèches d’iris tressées sont extrêmement solides et plus décoratives que des liens en plastique.
On plante entre les semis de persil de la romaine « Le persil étant long à lever et grandissant lentement, la romaine est venue et vendue avant qu’on puisse cueillir le persil ».
L’arroche, ou bonne-dame sert de « bouche-trou ». Quelques graines sont semées en Mars entre les légumes, et la plante se débrouille seule. Elle est arrachée haute d’une quinzaine de centimètres, quand les feuilles sont jeunes et tendres, pour être consommée comme l’épinard. Parmi les autres planches bouche-trous, qui s’accommodent de la présence des autres légumes, citons aussi le pourpier. On peut le laisser se ressemer seul (il s’arrache facilement si l’on juge qu’il n’est pas à sa place), car les semis spontanés sont bien plus vigoureux que ceux qu’on fait.
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