Accueil » Ecologie » Cultiver ses propres fruits et légumes » La Permaculture » Comment débuter votre permaculture ?
Un jardin en permaculture comprend toujours un potager, puisque le but est de produire de quoi nourrir sa famille, de partager les surplus avec la communauté, et d’augmenter son degré d’autonomie alimentaire. Les permaculteurs parlent de design du jardin, ce qui est un anglicisme. On pourrait parler plutôt de la conception, du plan global et des interactions des éléments entre eux.
Une terre souple et aérée est indispensable pour un travail facile et de bonnes récoltes. Et la matière organique constitue la clé de cette formidable usine qu’est la terre.
Elle est composée de déchets organiques en phase de dégradation. Dans la nature, ce sont les brins d’herbe, les feuilles mortes, les brindilles, les plantes et les animaux qui meurent… Au jardin, ce sont le compost, les feuilles mortes, les déchets de taille passés au broyeur…
Il arrive très souvent que l’on hérite d’une terre compactée, pour diverses raisons. Lui rendre sa souplesse est une manière de renverser une mauvaise tendance. Respecter la terre, c’est tout d’abord reconnaître que le réseau trophique du sol est essentiel à la vie, la nôtre incluse. David Holmgren, l’un des fondateurs australiens de la permaculture a dit : « L’état du sol est souvent la meilleure mesure de la santé et du bien-être d’une société. Il existe différentes méthodes pour juger de l’état d’un sol, mais la meilleure, pour voir s’il est en bonne santé, est d’observer la vie qu’il abrite. » Sans un sol vivant, produire des récoltes généreuses est bien plus difficile. Et un sol vivant est un sol aéré. Pour cela, tout ce qui peut le tasser est à éviter.
Cloportes, myriapodes, larves de diptères, termintes
Fragmentation de la matière organique
Acariens, collemboles, termites
Microfragmentation, brassage de la matière organique
Coléoptères, champignons, nématodes, bactéries
Décomposition plus fine, broyage
Vers de terre, bactéries
Formation du complexe argilohumique
Fourmis, taupes, orverts, campagnols, termites
Brassage du sol
La question de savoir s’il est bon ou non de bêcher est un sujet épineux. Pour être fertile, un sol doit être aéré et ameubli. A-t-il pour autant besoin d’être bêché ou labouré ? Pas si sûr !
Les sols de prairie sont aérés et ameublis par d’innombrables vers de terre et autres animaux et végétaux (insectes, champignons, bactéries…) qui les travaillent si on les laisse vivre et si on les nourrit : c’est la méthode du sol vivant. Les permaculteurs, de côté, ont tranché : ils évitent, sauf cas particulier, de retourner la terre. Mais l’honnêteté veut que les arguments des « pro-bêchage » soient aussi exposés.
Ne pas bêcher, ne signifie pas ne rien faire. On parle parfois de « zéro travail du sol », ce qui est un vrai contresens. Pour une terre en bonne santé, il faut respecter quelques règles simples. Faites tout pour conserver la souplesse de la terre.
Semez régulièrement des engrais verts. Ils protègent et améliorent la structure du sol, stimulent l’activité biologique et permettent une meilleure disponibilité des éléments fertilisants pour la culture suivante. Les racines de certains engrais verts décompactent le sol en profondeur de façon mécanique : c’est le cas des graminées au système racinaire fasciculé (seigle, triticale, orge), et de certaines Brassicacées (radis fourrager, navette) dont le chevelu racinaire est moyennement dense mais qui ont un pivot puissant.
Nourrissez la terre avec des amendements organiques. L’incorporation régulière de matières organiques au sol permet la formation de mottes qui aèrent naturellement la terre. Binez ou griffez régulièrement. La binette et le croc s’utilisent en tirant vers soi, leur long manche évitant de marcher sur la terre. Les deux outils travaillent sur 10cm de profondeur, ce qui est bien suffisant. Au printemps, passez la grelinette qui décompacte en profondeur, sans mélanger les couches (et qui préserve votre dos).
Le fumier est par excellence une ressource renouvelable. Il enrichit le sol en azote, mais aussi en phosphore, potassium, minéraux et oligoéléments, il stimule l’activité biologique du sol.
Les fumiers du commerce sont généralement contrôlés du point de vue microbiologique. Mais les fumiers frais, comme tous les amendements naturels, contiennent de nombreux germes. Ils sont souvent inoffensifs, mais parfois pathogènes (salmonelles, listeria, certaines souches d’E. coli…). Voici quelques rappels sur les précautions à prendre quand on utilise le fumier frais au potager.
Ne l’épandez pas directement, tout frais sur vos légumes. Commencez par mélanger le fumier avec des végétaux (paille ou déchets verts broyés). S’il est sec, arrosez-le pour préparer la phase de compostage. Passez au compostage proprement dit. Durant la phase de compostage active, la chaleur monte suffisamment pour détruire bactéries, virus et parasites (elle doit être d’au moins 50°C durant 6 semaines au minimum). Le tas de compost doit être retourné au moins deux fois, à 6 semaines d’intervalle, afin que l’ensemble du volume de fumier subisse une élévation de température. Elle redescend ensuite, mais le temps de compostage doit être ensuite, mais le temps de compostage doit être ensuite suffisant (plusieurs mois).
Vous pouvez aussi le laisser vieillir tout seul : disposez-le en tas sur un lit de branchages (pour favoriser l’écoulement des jus), et recouvrez-le de paille (pour éviter le lessivage par l’eau de pluie). Attendez au moins 8-10 mois avant d’utiliser le fumier. La plupart des germes sont détruits au bout de quelques semaines passées au contact du sol et de l’air.
Si vous voulez utiliser du fumier frais, faites-le à l’automne, après les récoltes. Évitez absolument les apports de fumiers frais lorsque les plants sont installés. Si possible, utilisez du fumier provenant d’élevages bio, pour ne pas avoir de résidus de médicaments. Lavez soigneusement les légumes proches du sol, comme les salades, les herbes aromatiques, les fraises avant de les consommer, qu’ils aient été cultivés avec ou sans engrais d’origine animale.
Type de fumier
Cheval
Avantages
Riche en matières sèches. Renouvelable, peut-être gratuit.
Inconvénients
Il faut un club hippique à proximité.
Utilisation
Améliore les sols lourds. Sert de paillage au printemps, aux pieds des rosiers, tomates, melons ou concombres.
On l’utilise après 6 mois de compostage. Idéal pour les couches chaudes.
Type de fumier
Bovins
Avantages
Riche en matières organiques. Renouvelable, peut-être gratuit.
Inconvénients
Pas facile forcément à trouver en milieu périurbain.
Chauffant peu, il ne sert pas pour les couches chaudes.
Utilisation
Il améliore les terres légères. On l’enfouit à l’automne après 6 mois de compostage.
Type de fumier
Volailles
Avantages
Très concentré et très riche en azote.
Pratique si on a des poules.
Inconvénients
Odeur.
Pas forcément facile à récupérer si on a pas de poules.
Utilisation
C’est un engrais et non un amendement : on le dilue ou on le mélange au compost (5% du volume total).
Type de fumier
Mouton
Avantages
Riche en potasse.
Inconvénients
Ne se trouve pas facilement partout.
Utilisation
Doit être bien composté avant utilisation, en mélange à la terre en automne.
Type de fumier
Guano (excréments d’oiseaux marins ou chauves-souris)
Avantages
Très riche en azote et phosphore.
Inconvénients
Coûteux.
Utilisation
Il faut aussi l’utiliser comme un engrais. A épandre au potager avant les semis et les repiquages de printemps car il favorise la croissance des jeunes plants.
Type de fumier
Fumier déshydraté du commerce, à la composition variable selon les marques (cheval, ovins, bovins…).
Avantages
Pratique d’utilisation, sans odeurs.
Inconvénients
Coûteux.
Utilisation
A épandre en surface à la plantation, ou à mélanger à la terre en automne.
Le fumier de cheval est un mélange en quantités variables selon le mode et la fréquence du curage, de crottin, de paille (ou lin, copeaux, chanvre, semoulettes de bois…) et d’urine (très riche en potassium et bien pourvue en calcium). Il est riche en cellulose (matière fibreuse dite aussi matière sèche) provenant de la paille qui sert de litière aux chevaux, poneys, ânes. Cette particularités en fait un fumier idéal pour améliorer les sols lourds. Il peut être frais, chaud (en pleine phase de compostage), demi-mûr, ou mûr (totalement composté). C’est un fertilisant organique naturel de qualité capable de régénérer l’humus et d’améliorer les qualités du sol.
Le crottin ne contient pas de paille issue de la litière, ni donc d’urine. Il est moins riche que le fumier
La conception du potager est la première étape, l’une des plus importantes pour la réussite du projet. Ne faites pas l’impasse sur la réflexion et la préparation.
Voir grand dès la première année. En permaculture, on commence petit et on ajuste chaque année en fonction des résultats et de ses capacités.
Se jeter dans l’aventure sans prendre le temps de planifier. Un jardin en permaculture n’est pas uniquement un jardin bio. Bien sûr, il y a des pratiques communes, mais le socle est différent. Chaque élément et chaque fonction doit être remplie par plusieurs, pour au final obtenir un écosystème plus résilient. Tout cela se planifie en avance.
Vouloir tout cultiver. S’il est vrai qu’en permaculture, la diversité est la clé de la résilience, au départ, cultiver plus d’une dizaine d’espèces est une gageure quand on débute.
Cultiver des légumes originaux pour le plaisir de l’originalité. Au départ, commencez par quelques légumes faciles comme la chayotte ou la poire de terre. Vous élargirez la gamme la seconde année, si ces légumes vous ont donné satisfaction.
Déterminez l’endroit où vous allez installer votre potager : il doit être aussi ensoleillé que possible, abrité des vents dominants, loin des racines de la haie ou des grands arbres, à moins que vous ne décidiez de cultiver en carré surélevés, en buttes…
Faites le plan rapide de la surface que vous allez consacrer aux légumes, et matérialisez chaque planche. Pour commencer, 50m² est déjà une bonne surface. Si vous les maîtrisez bien, l’année suivante, vous pourrez augmenter la surface. Indiquez les zones à l’ombre ou mi-ombre (moins de 4 heures de soleil par jour) et celles de plein soleil. Marquez les points cardinaux.
Faites la liste des légumes que vous avez envie de récolter et de consommer. Et voyez s’ils sont adaptés à votre région, votre terre, vos connaissances, votre agenda.
Sur le papier, installez les légumes qui demandent le plus de soleil ( aubergine, melon, piment/poivron, tomate), à l’endroit le plus ensoleillé du potager l’après-midi (le moment où le soleil est le plus chaud).
Certains légumes demandent plusieurs mois pour pousser et arriver à maturité. C’est le cas de l’ail, l’échalote et l’oignon de garde, la bette, la betterave, la carotte, le céleri, tous les choux, le concombre, les courges, potirons et courgettes, le fenouil, les fèves, le maïs, l’oseille, le poireau, la tomate. Ce sont eux qui vont occuper le plus de place et pendant la plus longue durée. Installez-les sur le plan, en veillant à ce que les plus hauts ne cachent pas le soleil aux autres.
Placez les choux-raves, épinards, haricots nains, laitues, navets, oignon blanc (bulbes), pois, radis, qui poussent vite là où il reste de la place sur votre plan. Vous pouvez aussi associer sur la même ligne des légumes à cycle long (carottes) et d’autres à cycle cours (radis).
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